Publié le 23 juin 2023

Portraits inspirants

La ferme d’Antoinette : des chèvres et des arbres

Antoinette et Sébastien se sont lancés en 2019 dans l’élevage caprin. Leur ambition aujourd’hui : expérimenter l’agro-foresterie fourragère pour créer un élevage plus résilient. On les a rencontrés, et on vous en dit plus.

À l’occasion de notre Formation Découverte du mois de juin, les stagiaires de la semaine ainsi que plusieurs membres de l’équipe ont pu découvrir La ferme d’Antoinette, une chèvrerie installée dans le Clunisois. Sa particularité ? Élever des chèvres… et planter des arbres.

De l’archéologie à l’élevage, il n’y a qu’un pas

C’est en 2019 qu’Antoinette et Sébastien s’installent dans le Hameau des Augères à Sivignon, près de Cluny, et lancent leur chèvrerie. 40 chèvres qui composent alors le cheptel. Aujourd’hui, elles sont 70, et 3 biquets. Leur élevage, d’abord en agriculture conventionnelle, est désormais certifié en Agriculture Biologique.

Avant d’élever des chèvres et de faire du fromage, Antoinette et Sébastien étaient archéologues, spécialisés sur le néolithique, période révolutionnaire où naît l’élevage. Après un retour à l’école pour se former, quelques expériences en exploitations, ils créent la Ferme d’Antoinette avec très vite une idée en tête : expérimenter un élevage plus résilient… en plantant des arbres.

Avant l’herbe, les arbres : l’agro-foresterie fourragère pour un élevage plus résilient

« Les chèvres sont gourmandes, elles préfèrent se mettre sur deux pattes pour manger le plus intéressant dans les haies et s’attaquent à l’herbe en dernier. Elles ont besoin d’une alimentation variée ». Avant le XXe siècle était pratiqué le gardiennage des chèvres par le berger qui les conduisait sur différents parcours, permettant aux chèvres de se nourrir de feuilles, écorces et bourgeons. Au fil du dernier siècle, leur mode d’alimentation est devenu presqu’exclusivement basé sur l’herbe, la monoculture ayant fait disparaître tous ces arbres.

Sébastien nous explique que la variété alimentaire apportée par la diversité des espèces mises à disposition des biquettes permet de ne pas compléter artificiellement leur alimentation. Leur proposer cette diversité permet aussi d’éviter des frais vétérinaires : « on a pu observer une chèvre s’attaquer à un lilas : elle avait besoin d’un drainage hépatique », nous raconte Sébastien.

L’agro-foresterie, une piste face au réchauffement climatique

L’agro-foresterie est aussi un moyen d’appréhender le réchauffement climatique. « L’année dernière, avec la sécheresse, nous avons entamé la réserve de foin destinée à l’hiver dès le mois de juin. Certains éleveurs ont dû diminuer leur cheptel de moitié ». L’herbe est devenue une ressource de plus en plus rare. Pratiquer l’agro-foresterie permettra de proposer et de garantir de la nourriture variée aux chèvres une grande partie de l’année, mais aussi de protéger le sol de la sécheresse en fournissant de l’ombre et en gardant l’eau.

Ainsi, en 2021, ils décident de faire appel à Forêt Gourmande qui met à leur disposition par moins de 200 plants de leur pépinière associative. La plantation de ces arbres permettra d’ici une dizaine d’année de recréer une alimentation variée pour les chèvres.

Merci à Sébastien de nous avoir accordé une après-midi pour nous faire découvrir sa ferme.

N’hésitez pas à visiter leur site internet, ainsi qu’à suivre leur page Facebook pour suivre le projet !

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