Publié le 27 janvier 2025
Actus et brèves
On aménage le monde comme on envisage la vie

Partout dans les territoires, au-delà des questions de croissance démographique, d’emploi, de consommation des terres agricoles, de logement, il y a dans les assemblées une interrogation plus fondamentale : « Et maintenant, on fait quoi ? ». Chacun perçoit un monde en changement. Comment agir en situation d’incertitude ? Le but de cette conférence est de donner du sens à la transition de civilisation en cours pour les territoires, d’élargir les possibles de la réflexion et retrouver un pouvoir d’action pour avancer vers l’inconnu.
Cette conférence s’appuie sur le temps long. Car la façon dont on aménage notre territoire n’est que la matérialisation de notre façon de penser la vie, de notre façon d’être au monde. Nos ancêtres paysans voyaient le monde comme un potager, qui devait à tout prix rester durablement fertile : Les campagnes étaient ce potager. La société moderne voit le monde comme une usine à produire et à consommer, le territoire est zoné de façon fonctionnelle. La grande ville périurbanisée matérialise cette entreprise. Et le monde qui naît, comment voit-il la vie ? Quel territoire façonnera-t-il ?
Aujourd’hui, deux visions du futur s’opposent de plus en plus radicalement : un monde hyper-moderne et le désir d’un autre monde. Dans les deux cas, les perspectives des territoires ruraux sont bousculées. Les récentes études soulignent l’incroyable renversement des imaginaires en faveur de la campagne. Quel est cet imaginaire : rêve-t-on d’une vie moderne dans un cadre verdoyant (politique d’équipement et d’emploi – économie productive) ? Rêve-t-on d’être comme en vacances partout et tout le temps (politique paysagère du cadre de vie – économie résidentielle) ? Ou rêve-t-on d’une autre vie, hors des cadres de la modernité (quelle politique de développement local ?) ? A partir de la théorie actualisée des besoins humains fondamentaux, cette conférence esquisse des propositions pour un aménagement repensé pour protéger les corps et les cerveaux chamboulés par la révolution numérique, pour soutenir le lien humain et la relation non-marchande au monde, pour donner un sens collectif à la vie humain, en œuvrant concrètement à la matérialisation d’un nouveau « droit au village ».
Le 12 février, à la Pimenterie, Valérie Jousseaume va nous présenter ses réflexions, rejoignez nous pour échanger avec elle.